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Notre tribune à propos du mariage homosexuel dans "Libé" - 22 octobre 2012

Voici le texte de la tribune que nous, 127 députés et sénateurs UMP, UDI et UDRC, avons fait paraître mardi 23 octobre à propos du projet de loi "Mariage pour tous et adoption.

Lançons le débat!

 

 

 

La remise en cause du mariage, mais aussi de la filiation, est une véritable question de société sur laquelle nous ne pouvons faire l’économie d’une réflexion dépassionnée. Elle mérite que chacun s’interroge profondément, bien au-delà des positions caricaturales présentées dans les médias, opposant deux catégories de personnes. Il n’y a pas d’un côté ceux, favorables au mariage homosexuel et à l’adoption, qui seraient porteurs d’une vision de la société novatrice et tolérante, et de l’autre, ceux qui sont taxés d’intégrisme, de conservatisme et d’homophobie en raison de leur attachement au modèle historique de la famille. Cette stigmatisation est réductrice et malveillante. Ceux qui disent que le projet de loi de «mariage pour tous» ne fait qu’accorder des droits nouveaux au nom de l’égalité, nous trompent.

Ce texte bouleverse en profondeur notre société. Faut-il rappeler que le mariage civil est - en premier lieu - un acte juridique visant à établir un cadre institutionnel pour un couple constitué par un homme et une femme qui décident de fonder une famille ? Le mariage n’est donc pas un simple certificat de reconnaissance d’un sentiment amoureux. En fait, ce qui pousse les couples homosexuels, ou tout au moins une minorité, à revendiquer un «droit au mariage», c’est qu’en y accédant, ils obtiendraient de facto des droits en matière d’«homoparentalité». Ainsi, la question du mariage n’est qu’un leurre. La question principale est bien celle de la filiation : l’adoption, le recours aux techniques de l’assistance médicale à la procréation ou encore des mères porteuses. La reconnaissance juridique de «l’homoparentalité» entraînerait logiquement l’abandon de la notion de père et mère dans le code civil au profit du terme de parents indifférenciés. Ainsi, seraient remis en cause les repères naturels de l’enfant - au plan biologique et psychologique - fondateurs de son identité et de la lisibilité de sa filiation.

Nous ne pouvons être insensibles à la souffrance que peut représenter le désir d’enfant chez un couple qui ne peut procréer. Néanmoins, le législateur se doit de défendre l’intérêt général et les droits des plus faibles : en l’espèce, le «désir d’enfant» ne doit pas se concrétiser en un «droit à l’enfant» car les droits de l’enfant doivent toujours et en toutes circonstances demeurer prioritaires. Nous persistons à penser qu’un enfant se construit avec un père et une mère. Certains vous citeront des exemples de couples homosexuels formidables ou de couples «hétérosexuels» qui ne le seraient pas. Mais nous ne pouvons légiférer à partir de l’expérience même réussie de cas particuliers. Il nous faut réfléchir aux situations permettant le meilleur développement d’un enfant. Or, l’absence d’un père ou d’une mère sera toujours vécue comme un manque profond dans la construction d’un enfant. Ouvrir l’adoption aux couples homosexuels est donc, de ce point de vue, contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant. Que le mariage homosexuel et l’homoparentalité aient été inscrits dans le programme de François Hollande ne justifie pas leur examen dans la précipitation, sans information ni consultation des Français alors qu’il s’agit d’un enjeu majeur de société. Désormais, le gouvernement n’a qu’un objectif, celui d’éviter le débat. Comment se fait-il que le président de la République et le Premier ministre, si prompts à lancer des concertations et des commissions de réflexion, ne prennent pas la précaution de le faire sur un sujet concernant les droits de l’enfant et les fondements mêmes de la famille et de la filiation dans notre société ?

Pour toutes ces raisons, nous demandons un débat public et un référendum autour du futur projet de loi. Cela intéresse la société tout entière, nous voulons que chacun puisse s’exprimer en conscience.

 

 

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5 Commentaires

JCC
03/11/2012 04:04

" est-il bon pour un enfant d'institutionnaliser des familles avec deux "pères" ou deux "mères"?
La question a déjà été posée. C'est l'affectif qui détermine la suite. Un homme, une femme, deux hommes, deux femmes , votre voisin, votre adversaire politique, un gorille, un loup, une chèvre... Peu importe...Et, en plus, il ne faut pas ignorer que parmi les humains, il y a de simples "mammaliens" puis il y a des humains un peu plus "impliqués" dans la civilisation...(sans jugement de valeur). Cela est déterminé par les conditions de départ (enfin à charge pour les plus "cultivés" de comprendre cela). Autrement dit peu importe qui "élève" l'enfant pourvu qu'il y mette de la conviction. Pour ce qui est du mariage, je l'ai déjà dit : cela n'est qu'une construction "bourgeoise" (autrement dit inventée par les élites) pour donner une sens à leur psychose du bonheur que pourrait procurer l'accumulation de patrimoine et de privilèges tout en laissant aux autres la responsabilité individuelle de la solidarité dont ils s'affranchiraient eux-mêmes.
Je suis près à discuter avec quiconque de ce point de vue.
Bien cordialement

caro
01/11/2012 00:01

qui préfère voir un enfant aimé par des parents homos plutôt qu'en orphelinat ou avec des parents hétéros abusifs comme il y en a tant."

vous croyez à l'Homme nouveau? A l'homosexuel parfait ?

« Reste un sujet toujours tabou qui n'a fait l'objet que de très rares et parcellaires travaux - spécialement en France: la violence au sein des couples de lesbiennes. Une étude de l'Agence de santé publique du Canada de 1998 conclut qu'il y a la même proportion de violence dans les couples gays et lesbiens que dans les couples hétérosexuels. Toutes violences confondues, 1 couple sur 4 fait état de violence en son sein. » E. Badinter L'Express du 20/06/2005

"comme on se moque aujourd'hui des péquenots qui se scandalisaient des mariages inter-raciaux"

cela n'a rien à voir. Les mélanges inter raciaux n'excluent pas la différence des sexes . Ils ne posent pas la question de la gestation pour autrui avec utilisation du corps des femmes comme un objet. N'oubliez pas que c'est un abandon programmé: la mère porteuse devant abandonner l'enfant porté 9 mois. Que penseront ses propres enfants qui la verront abandonner , pour de l'argent , cet enfant?

En tant que femme , je me demande ce que deviendra la condition de certaines femmes et enfants.

Dans les discussions de l'avant projet de loi, il a déjà été question des PMA, GPA
Le PS avait juré que le PACS n'aurait jamais comme suite le mariage. comment les croire?

JCC
28/10/2012 20:35

Source : peut être Laurent Baffie mais je reprends à mon compte.
ANUS : "cercle vicieux destiné à rejeter les indésirables et à accueillir les amis"...
La famille juridique n'est qu'une construction "bourgeoise" inventée par les élites pour donner à quelques uns, un sens à l'accumulation de patrimoine et de privilèges tout en contraignant les autres à la nécessité de la solidarité dont s'affranchissent les précédents.
On pourrait éventuellement discuter de la famille affective...

Laure de La
Raudière
24/10/2012 14:02

@ Rivas

Vous êtes, à mon avis, dans la caricature de mes propos : moi aussi je préfère voir un enfant aimé par des parents homos que maltraité par des parents hétéros abusifs! Personne ne veut qu'un enfant souffre!

L'enjeu soulevé par le débat sur l'homoparentalité est plus profond : est-il bon pour un enfant d'institutionnaliser des familles avec deux "pères" ou deux "mères"?

Nous demandons qu'il y ait un débat avec la société... Nous demandons à ce que les pédopsychiatres, les psychologues, les anthropologues, les juristes, les représentants des familles, mais aussi des couples homosexuelles, les associations défendant les droits de l'enfant, soient consultés. Nous demandons que le gouvernement, comme chaque fois qu'il s'agit d'un enjeu de société, organise ce débat.
Il ne s'agit pas d'une loi "technique", il s'agit d'une loi concernant l'organisation de notre société, un peu à l'instar des lois de bioétique. Et sur ces sujets, il est habituel d'organiser un tel débat, avant que le gouvernement finalise sa décision.

Rivas
23/10/2012 14:38

Dans le futur on se moquera de vous comme on se moque aujourd'hui des péquenots qui se scandalisaient des mariages inter-raciaux il y a quelques décennies. Honte à vous. Signé un père de famille qui préfère voir un enfant aimé par des parents homos plutôt qu'en orphelinat ou avec des parents hétéros abusifs comme il y en a tant.

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