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Réserver les logements sociaux à ceux qui en ont vraiment besoin: les socialistes n’ont pas voulu... - 04 octobre 2012

On se rappelle que, le 12 septembre 2012, j’avais "déposé" une proposition de loi visant à favoriser la mobilité des logements sociaux.

J’y rappelais que leur vocation originale était d'aider à se loger les foyers aux revenus les plus modestes.

Je trouve en effet très anormal, voire immoral, que des occupants dont les revenus dépassent deux fois les plafonds pour pouvoir en bénéficier, habitent des logements sociaux... Signalons par exemple, ce plafond correspond à un niveau de revenu très élevé égal à 8 700 euros par mois pour une famille vivant à Paris avec deux enfants. 

Pour moi, les logements en HLM n'ont pas à être attribués à vie, mais doivent être réservés à ceux qui en ont réellement besoin, au moment où ils en ont besoin.

Cela concerne environ 16.000 logements en France, soit 16.000 situations injustes, et 16.000 dénis de solidarité vis-à-vis des plus démunis. 


C'est pourquoi j’ai décidé de proposer des amendements à la loi sur le logement qui a été examinée la semaine dernière pour permettre de "libérer" plus rapidement ces logements.

La loi  actuelle prévoit que, lorsque les ressources d’un locataire HLM sont, pendant deux années consécutives, deux fois supérieures aux plafonds exigés pour l’attribution, il doit quitter ce logement à l’issue d’un délai de trois ans.
Avec de tels revenus, ces locataires peuvent en effet trouver un logement dans le parc locatif privé, et ce dans un délai relativement bref.

Or, ce cumul des deux années de ressources, et des trois années de préavis aboutit aujourd’hui, à maintenir des personnes aux revenus confortables durant cinq années dans un logement social .
C’est particulièrement injustifiable compte tenu de la liste d'attente pour l'attribution de logements sociaux dans les zones "tendues".


Mon amendement visait à réduire à un an ce délai de préavis, et donc à améliorer la disponibilité de logements sociaux.

Le rapporteur socialiste, Madame Audrey Linkenheld, a donné un avis défavorable et la ministre, Madame Cécile Duflot, aussi, et ce, sans réellement fournir d'explications ...
C'était pourtant une belle occasion pour que le discours cent fois rabâché de "justice sociale" du gouvernement se concrétise par des preuves et des actes!


L'ensemble de l'opposition, elle,  a voté de façon unanime mon amendement -défendu par mon collègue Philippe Gosselin- mais le vote de la majorité de gauche a été contre cet amendement.


Je constate, je déplore et je prouve donc que la Gauche trouve normal de maintenir les « hauts revenus » dans les HLM !

3 Commentaires

M. CAFE
15/10/2012 23:07

Madame la Député,

Simplement un cours témoignage dans l'esprit de rappeler la notion primordiale de parcours résidentiel des ménages dans le logement en France.

Il est en effet d'intérêt général (ce n'est ni de droite ni de gauche) d'agir concrètement pour restaurer la mobilité des ménages par rapport à leur logement.

A l'origine, les "H.L.M." connaissent depuis la loi de 1948 un principe renforcé de « maintien dans les lieux», et cela pour des raisons évidentes de sécurisation des familles les plus fragiles ou débutant dans la vie active, mais aussi des personnes âgées, ou des personnes souffrant d'un handicap, etc.

Progressivement, pour diverses raisons dont les niveaux de prix dans le parc privé, on a effectivement vu se maintenir dans les lieux des personnes dont la situation au regard de l'emploi ou de la santé est satisfaisante voire très satisfaisante, avec l'apparition des surloyers par exemple, mais qui ont mis du temps à apparaître; les surloyers sont-ils vraiment dissuasifs?

Or,si le principe de maintien dans les lieux est toujours d'une grande pertinence notamment au regard des bouleversements que traverse le pays et les familles, le parcours résidentiel doit toutefois être articulé avec l’impératif d’équité. Oui, le logement social a besoin de retrouver davantage ce pour quoi il a été fait, tout en étant respectueux des occupants quant à leur relogement. Vu l'urgence de la situation du mal logement, pourquoi en effet laisser le délai de 5 ans évoqué? S'il existe une raison, quelle est-elle? Peut-être y-a-t-il une vraie raison???

Reconstituer les parcours et la mobilité résidentielle des ménages dans les parcs publics et privés de logements constitue effectivement une impérieuse nécessité. Des agglomérations se sont lancées il y a plusieurs années, il est difficile de généraliser, l'action des pouvoirs publics varie beaucoup d'un territoire à l'autre.


En réalité, il conviendrait peut-être de distinguer deux cas.

1er cas : Il existe déjà une mobilité au profit des personnes qui sont déjà locataires de logements sociaux. Ainsi, sur les 1,2 million de demandes de logement sociaux que l’on recense aujourd’hui, 550 000 émanent de ménages déjà locataires d’un logement social, mais qui souhaitent adapter la taille ou la localisation de leur Hlm à leurs besoins. Sur les 450 000 logements attribués chaque année grâce à la mobilité des locataires et à la construction de nouveaux logements, 110 000 sont attribués à des locataires Hlm, en quête d’un logement mieux adapté à leur situation. Cela représente 10% du parc de logements sociaux dédiés à améliorer la mobilité résidentielle.

2ème cas : Mais quid de l'accès initial au logement social? C'est là surtout que se situe le problème le plus urgent. Tout le monde connait cette réalité de l'accès au premier logement social notamment dans les zones de marché tendu du logement .

A ce sujet, j'invite les parlementaires à appuyer les demandes tendant à l'accès initial au logement social. Les parlementaires peuvent en effet soutenir, ne serait-ce que moralement et publiquement, le recours contentieux exercé pour une demande de logement social non satisfaite dans le délai fixé localement (recours possible devant les juridictions depuis le 1er janvier 2012).

Les parlementaires étant souvent maires, quelle sera leur attitude?

Cordialement

Laure de La
Raudière
05/10/2012 19:17

A JCC

La législation actuelle (permettant de demander à des personnes de quitter un logement social quand les revenus dépassent deux fois le plafond) a été mise en place par la droite.
Sous le gouvernement de Monsieur Jospin, cette disposition n'existait pas...

Ma proposition vient renforcer les dispositions actuelles, encore une fois votées sous une majorité de droite. Je note que la majorité de gauche préfère garder les hauts revenus dans les HLM.

On peut toujours dire : "pourquoi ne l'avez-vous pas fait avant?" C'est un peu court comme argument et cela ne dédouane pas les choix de la majorité actuelle.
Vous pourriez aussi noter que je suis bien dans mon rôle d'opposition de proposer des solutions constructives, par améliorer la situation actuelle. C'est ce que je m'attache à faire!

JCC
04/10/2012 20:13

On se demande juste pourquoi vous n'avez pas instauré votre mesure de justice pendant les 10 ans de présence au pouvoir de l'UMP...
Bien cordialement

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