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"La différence, c'est que les Français ont aujourd'hui conscience qu'il faut une réforme" - 11 octobre 2010

Lu dans l'édition numérique des "Echos" aujourd'hui, sous la plume de Pierre-Alain Furbury cet intéressant article qui donne le point de vue des parlementaires après observation des réactions sur le terrain dans leur circonscription.

 


 

 

Retraites : la majorité appelle l'exécutif à «tenir bon»

 

Sur le terrain, les députés UMP assurent ne pas ressentir la même « hostilité » qu'en 1995. Et s'en prennent au PS, accusé d'instrumentaliser la jeunesse.


Critiqué par les syndicats et l'opposition, en difficulté dans les sondages, Nicolas Sarkozy peut au moins se targuer d'avoir, sur la réforme des retraites, la majorité unie derrière lui. Très loin, en tout cas, de l'image qu'elle avait donnée pendant le conflit de 1995, alors qu'elle n'était pas remise de la guerre entre chiraquiens et balladuriens.

 

De retour de leurs circonscriptions, les députés UMP, en rangs serrés et « sans état d'âme » - selon la formule de l'élu de Haute-Saône Michel Raison -, appellent plus que jamais l'exécutif à « tenir bon ». Parce que la réforme est « indispensable ». Et parce que l'électorat de droite « ne comprendrait pas » un recul. « C'est un point de non-retour. Si on ne la fait pas, c'est un vrai déshonneur », insiste Yves Censi (Aveyron), l'un des vice-présidents de la commission des Finances, qui voit dans la mobilisation la preuve de « l'ampleur de la réforme ». « Si on lâche là-dessus, ce n'est même plus la peine de continuer le quinquennat », renchérit Lionel Tardy (Haute-Savoie).

 

Même la villepiniste Marie-Anne Montchamp (Val-de-Marne) relève que « ne pas tenir serait catastrophique », même si elle estime que le gouvernement « aurait pu être plus attentif » à certaines revendications.

 

« Le climat est moins agressif que lors du débat sur l'identité nationale »

 

Les élus ne sont certes pas à proprement parler sereins. Tous se demandent, à l'image de Céleste Lett (Moselle), « jusqu'où va aller le mouvement ? ». La menace d'une grève reconductible dans les transports et d'une pénurie de carburants font chez beaucoup resurgir le « spectre de 1995 ». Surtout, la mobilisation possible des jeunes, plus difficile à contrôler, remémore aux élus la crise du CPE. « La radicalisation des jeunes m'inquiète plus que le blocage des terminaux pétroliers », avoue Eric Diard (Bouches-du-Rhône), qui compte dans sa circonscription quatre raffineries, autour de l'étang de Berre.

 

Mais, sur le terrain, ils disent le climat sans commune mesure avec 2006 et 1995. « La différence, c'est que les Français ont aujourd'hui conscience qu'il faut une réforme », assure Laure de La Raudière (Eure-et-Loir), se disant « jamais attaquée » sur ce dossier par ses électeurs.

 

Christian Vanneste (Nord) non plus ne ressent pas « l'hostilité » de 1995. « Le climat est moins agressif que lors du débat sur l'identité nationale », note Jean-Marc Roubaud (Gard).

Soudés derrière le gouvernement, les députés UMP sont tout aussi unis pour reprocher à la gauche de « jeter de l'huile sur le feu » et l'accuser d'« instrumentaliser » les jeunes sur la question des retraites. Des jeunes qui, selon eux, devraient applaudir la réforme, qui « sauve le système par répartition ». « Ce que fait le PS est irresponsable. Ce n'est pas digne d'un parti qui se veut un parti de gouvernement », insiste Nicole Ameline (Calvados).

 

Pierre Méhaignerie (Ille-et-Vilaine) se dit également « en colère » contre ce PS qui « crée des illusions ». Et le président de la commission des Affaires sociales de trancher, sur la même ligne que l'exécutif : « Il n'y a pas d'autre voie possible que la retraite à 62 ans. »

PIERRE-ALAIN FURBURY

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