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Restitution de la réunion organisée à Mainvilliers dans le cadre du Grand Débat National - 26 février 2019

Jeudi 21 février, j'ai organisé une réunion publique dans le cadre du Grand Débat National à la salle Victor Hugo de Mainvilliers.

 

 

La réunion a été animée par Jean Klein, proviseur adjoint de collège, et a réuni plus de soixante personnes.

 

Les quatre thèmes du Grand Débat National ont été abordés successivement : transition écologique ; fiscalité et dépenses publiques ; démocratie et citoyenneté ; organisation de l’Etat et des services publics.

 

THEME 1 : TRANSITION ECOLOGIQUE

 

Une majorité de l’assistance s’oppose à l’écologie punitive et demande plus d’aides aux ménages pour faciliter la transition écologique. Le coût d’achat d’un véhicule propre ou d’équipements pour la production d’énergie renouvelable est jugé trop élevé par beaucoup. Ils demandent également plus d’information et de simplicité sur les mécanismes d’aide à disposition des ménages et des professionnels pour soutenir la transition écologique.

 

Quelques propositions émises en matière de :

 

Mobilité :

  • Augmentation des transports en commun non polluants et des infrastructures de mobilité sécurisées, notamment les pistes cyclables insuffisamment développées dans les petites et moyennes villes, plébiscitée par une majorité des présents. Un participant rappelle que la loi N°96-1236 du 30 décembre 1996, prévoit l'installation d'itinéraires cyclables à l'occasion des réalisations ou rénovations des voies urbaines, en fonction des besoins et des contraintes de la circulation.
  • Mettre la priorité des efforts demandés aux plus gros pollueurs (industries énergivores, transport maritime ou aérien…).
  • Suppression des 80KM/h.
  • Le développement de la voiture électrique, intéressant en termes de réduction des émissions de CO2, fait l’objet de réticences liées à la fabrication et l’impossibilité de recycler les batteries.

 

Biodiversité :

  • Plusieurs personnes mettent en avant le problème de la qualité de l’eau en Eure-et-Loir et de la pollution liée aux activités agricoles depuis de nombreuses décennies. Sans porter le blâme aux agriculteurs.

 

Agriculture :

  • Mieux accompagner les agriculteurs vers des modes de production plus durables et soutenir davantage le développement de l’agriculture biologique et de qualité.
  • Les avis sont partagés sur la suppression immédiate du glyphosate. Si certains la demandent, elle n’est pas la panacée pour d’autres, en raison des difficultés de substitution et de la concurrence mondiale.

 

Recyclage :

  • Accentuer les efforts sur la gestion et le recyclage des déchets, en particulier ceux des entreprises qui produisent trop d’emballages.
  • Amélioration de l’accès des citoyens aux infrastructures de recyclage et de tri.
  • Avoir un meilleur accompagnement des particuliers à la prise en charge des déchets d’amiante, dont le coût de gestion est très important et entraine des décharges sauvages.
  • Augmentation de la durée de vie et de la réparabilité des produits dans un esprit d’économie circulaire, permettant dans le même temps de soutenir l’industrie européenne. Essai d’une garantie à 5 ans des produits manufacturés.
  • L’éducation et la sensibilisation de tous à la gestion des déchets a été jugée primordiale.

 

Rénovation énergétique des bâtiments :

  • Fort soutien attendu de l’Etat à la rénovation énergétique des logements en France, notamment par l’isolation, afin de lutter contre les passoires énergétiques et renforcer le pouvoir d’achat des Français.

 

Energies renouvelables :

  • Si une majorité soutient la transition vers des énergies plus propres et renouvelables, un certain nombre de participants pointent les défaillances de la filière des renouvelables en France, ainsi que les nuisances causées par ces modes de production, notamment l’éolien : dégradation des paysages, baisse du prix des maisons à proximité, difficulté du recyclage.
  • Meilleure exploitation du potentiel de la filière bois en France : ressources abondantes, matériaux vertueux et recyclables, emplois non délocalisables.
  • Le manque de transparence dans le marché des énergies renouvelables et le coût important supporté par la facture électrique des Français ont également été relevés.

 

THEME 2 : FISCALITE ET DEPENSES PUBLIQUES

 

Fiscalité :

  • Dans l’ensemble, une majorité est favorable à une baisse des impôts qui permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat des Français.
  • Plusieurs propositions ont été avancées, telles que : la suppression totale de la taxe d’habitation, une TVA très réduite sur les produits de première nécessité ; une augmentation de la TVA sur les produits de luxe ; une diminution de la taxe foncière ; une indexation de la retraite sur l’inflation ; une réduction des niches fiscales et abattements ; une lutte plus forte contre l’évasion fiscale ; une diminution de la CSG pour les retraités.
  • Plusieurs participants défendent aussi l’instauration d’une fiscalité verte pour augmenter les recettes de l’Etat, permettant de taxer aux frontières de l’Europe les produits des pays tiers qui ne respecteraient pas les normes européennes.

 

Dépenses publiques :

  • Le vote d’un budget de l’Etat à l’équilibre est une priorité pour un certain nombre de participants.
  • Si des participants défendent une réduction des dépenses publiques (sauf dans l’armée, l’éducation nationale, la santé et la justice), d’autres rappellent l’importance des services publics de proximité, qui ont diminué dans les territoires ruraux.
  • La diminution du train de vie de l’Etat est demandée : réduction du nombre de parlementaires ; pas d’indemnité des élus au-delà de 67 ans (âge légal de retraite à taux plein pour tous) ; réduction, voire suppression, de l’indemnité versée aux anciens présidents de la République.
  • Plusieurs propositions individuelles : plafonnement des allocations familiales au-delà du 3e enfant ; révision du mode de calcul de l’Allocation d’Aide aux Handicapés (AAH) qui ne devrait pas être calculée au prorata du revenu du conjoint.

 

THEME 3 : DEMOCRATIE ET CITOYENNETE

 

  • Comptabilisation du vote blanc : jugé plus démocratique et incitatif à la participation des citoyens aux élections pour certains ou inutile par d’autres, voire dangereux, mettant en exergue que les élus ne sont approuvés que par une minorité.
  • Réduction du nombre de parlementaires, ou des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
  • Association des citoyens à la prise de décision, en particulier au niveau local : multiplication des consultations et référendums locaux, en particulier sur des décisions et projets qui ne faisaient pas partie du programme du candidat-élu ; instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC) demandée par une personne ; davantage de proportionnel dans les élections ; remplacement du parlementaire par un collège de quatre personnes, favorisant une meilleure présence sur le terrain et au Parlement.
  • Critique émise sur les regroupements de compétences aux communautés de communes ou d’agglomération, qui privent les petites communes membres d’un pouvoir de décision. Proposition de l’élection des présidents de ces entités au suffrage universel.
  • D’autres propositions individuelles proposent de : radier de la vie publique les élus condamnés par la justice ; réduire les avantages des parlementaires.

 

THEME 4 : ORGANISATION DE L’ETAT ET DES SERVICES PUBLICS

 

Services publics :

  • L’importance de l’accès aux services publics dans les territoires, en particulier les services de santé est rappelée par la très grande majorité des participants.
  • Une meilleure formation des conseillers de pôle emploi a été évoquée.
  • L’utilisation plus efficace de l’argent public et la réduction du gaspillage dans les services publics est mise en avant. Cela semble possible aux participants par un meilleur management et une gestion plus transverse.
  • Si certains souhaitent une réorganisation de nos services et une baisse du nombre de fonctionnaires, en assurant en parallèle une aide à la reconversion et la formation des fonctionnaires, d’autres mettent en garde contre le risque de la trop forte contractualisation des emplois dans les administrations publiques.
  • Dématérialisation des services publics : les avis sont partagés.
  • Un participant suggère de mettre à disposition des administrés au moins un ordinateur dans chaque commune, afin de lutter contre la fracture numérique et favoriser l’accès aux services publics en ligne.

 

Santé :

  • Les problèmes de la désertification médicale sur le territoire ont été cités de façon unanime : beaucoup de personnes proposent une obligation d’installation des jeunes médecins dans les zones prioritaires, avec une affectation à la sortie des études de médecine (à l’instar des affectations des professeurs dans l’éducation nationale). Certains privilégient des aides/incitations très fortes à l’installation dans ces zones.
  • Un participant considère aussi que l’accès à un médecin généraliste à proximité de son domicile devrait être une obligation de service public.
  • Plusieurs participants demandent une meilleure prise en charge de la dépendance en France et un accent plus fort à la prévention dans notre modèle de santé.
  • Plusieurs personnes appellent à un renforcement significatif des moyens de l’Etat pour la prise en charge des patients atteints de maladies rares, à une meilleure relation médecins-patients et un budget de recherche renforcé.
  • Une meilleure prise en compte des problématiques des personnes « électrosensibles » est demandée (interdiction des smartphones ou tablette dans les lieux publics confinés ; réserver des espaces « sans wifi », notamment dans les trains ; interdire la disparition du téléphone filaire ; respecter le refus des nouvelles technologies, comme les compteurs Linky, …)

 

Organisation de l’Etat :

  • Plusieurs personnes pointent les défaillances sur le terrain des regroupements en intercommunalités qui ne mènent pas toujours à des économies, en raison des dédoublements de postes.
  • D’autres demandent une diminution du nombre d’agences nationales pour faire des économies.

 

PERCEPTION GENERALE SUR LE GRAND DEBAT NATIONAL

 

De nombreux participants ont exprimé des doutes sur l’utilité du Grand Débat. Il semble essentiel que le Président de la République fasse des propositions claires et concrètes pour répondre aux attentes exprimées par les citoyens au cours du Grand Débat.

 

 

1 Commentaire

Terrecielnature
14/03/2019 21:21

Bonne synthèse : on peut y retrouver des souhaits exprimé personnellement

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